Édito du Maire

J’espère que vous avez passé de bonnes et belles vacances. Cette période estivale nous a permis de couper du quotidien, de changer d’environnement, de nous reposer et de rencontrer de nouvelles personnes. Les enfants ont repris le chemin de l’école dans les meilleures conditions.
Je leur souhaite une bonne année scolaire ainsi qu’à leurs professeurs.
Il y a plus de trois ans que je ne vous ai plus parlé de la loi solidarité et renouvellement urbain (SRU), une loi coercitive pour répondre à la pénurie de logements sociaux sur le territoire national.
La commune de Lorgues était exonérée des pénalités infligées par l’État et voilà que pour la prochaine période triennale (2023-2025) nous sommes de nouveau assujettis. Bien que nous en construisions pour répondre à notre demande locale, la traduction financière de cette décision est une pénalité de 196 861,48 € pour le seul exercice 2023 pouvant être majorée de 1 à 5 points.
Je ne peux m’empêcher de rappeler à notre décideur de tutelle, l’État, ses belles paroles quand nous étions en grande difficulté pendant la période de pandémie alors que la responsabilité sanitaire était la sienne : « L’élu local est la base de notre démocratie et le lien nécessaire à la bonne marche de la République pour répondre au besoin de proximité ». On nous caresse dans le sens du poil quand on a besoin des élus locaux et on sort le bâton pour nous imposer des règles dont on sait par avance et surtout par expérience que nous ne pourrons, de toutes façons, pas atteindre. On nous parle de pénurie de logements alors que c’est en besoin qu’il faut raisonner. Le besoin sur notre commune est de 123 logements locatifs sociaux alors que l’obligation imposée par la loi SRU est de 851 logements : cherchez l’erreur !
Outre les baisses de dotations de l’État, l’inflation, la reconstruction de nos réseaux et routes post-inondations, l’accueil de réfugiés, de femmes et enfants victimes de violences, les coûts liés à la lutte contre la COVID, se rajoute la crise de l’immobilier qui pointe à l’horizon. Va-t-on continuer ainsi à fragiliser les Communes sur des compétences qu’elles n’ont pas ? Le poids de la tutelle de l’État sur les actions locales et le peu de moyens offerts pour les mettre en œuvre deviennent insupportables.
Il est de notre devoir de créer du logement social pour les ménages qui ne peuvent accéder à la propriété, et c’est ce que nous faisons : 94 logements ont été livrés en 2020-2022, 71 le seront prochainement ! Cependant, il n’est pas réaliste et sain de nous obliger à en produire 6 fois plus sans s’interroger sur les services et équipements publics que nous devrions mettre à disposition !
Sur un tout autre sujet, celui des réseaux sociaux, ces techniques modernes de communication ont fondamentalement modifié le comportement des individus voire de notre société tout entière. Si on peut s’en réjouir parce qu’ils permettent d’offrir à chacun une large information et des échanges d’idées, a contrario, ils sont souvent un exutoire aux dérives malsaines et aux effets pervers. Enfermés dans des certitudes, ils renvoient un écho court, parfois violent et ne laissent pas la place à l’explication et à la réflexion. La faiblesse des propos et des mots véhicule de fausses opinions. Ainsi, le choc de l’image se substitue au raisonnement et entraîne à la radicalisation des propos. D’autres sentiments, tels que la peur, l’indignation ou la colère envahissent l’esprit de chacun, le réseau social devient malsain, parfois meurtrier notamment chez les plus fragiles, nos enfants.
Il est de notre devoir à tous de veiller à de meilleurs comportements.

 

 

Claude ALEMAGNA
Maire de Lorgues
Vice-président de la D.P.V.a
Conseiller régional